mercredi 6 juin 2012

Google achète Quickoffice, un créateur de logiciel pour smartphones

Google achète Quickoffice, un créateur de logiciel pour smartphones
Deux acquisitions en une journée pour le géant de l'Internet. Après le service de messagerie instantanée Meebo, c'est au tour de Quickoffice de rejoindre Google.

Google a annoncé mardi l'acquisition pour un montant non précisé du créateur de logiciels Quickoffice, qui permet notamment de créer et éditer des documents sur un smartphone ou une tablette.

Quickoffice est «leader en termes de solution de productivité», a souligné l'ingénieur en chef de Google, Alan Warren, annonçant l'acquisition sur le blog officiel du groupe.

Concurrencer Microsoft et Apple

Cet accord est destiné à aider Google à concurrencer Microsoft et Apple dans la téléphonie mobile, le logiciel de Quickoffice permettant de créer et retoucher des documents Microsoft aux formats Word, Excel et PowerPoint.

«Nous avons travaillé très dur à créer Quickoffice et à en faire un outil intégré, facile à utiliser et néanmoins puissant, pour lire, retoucher, synchroniser et partager des documents n'importe où, n'importe quand», a commenté un cofondateur de la petite société, Alan Masarek, sur le site de la petite société. «Aujourd'hui, nous ouvrons un nouveau chapitre avec Google», a-t-il ajouté.

mardi 29 mai 2012

Découverte d'un nouveau programme malveillant : Flame

L'éditeur de solutions antivirus Kaspersky a annoncé, lundi 28 mai, avoir découvert un nouveau programme malveillant, qui a infecté un grand nombre d'ordinateurs en Iran et dans la région israélo-palestinienne, avant le Soudan et la Syrie. L'attaque aurait visé des représentants étatiques, mais aussi des universitaires, selon les études préliminaires.

Baptisé Flame, le programme serait "dans la nature depuis au moins deux ans. Mais à cause de son extrême complexité, aucun logiciel de sécurité n'a pu le détecter", indique Kaspersky. A la différence de Stuxnet, ou même de Duqu, un autre virus capable de collecter des informations, "l'objectif premier de Flame est le cyberespionnage et le vol d'informations présentes sur les machines infectées". "

C'est une porte dérobée, un cheval de Troie, mais aussi un programme doté de fonctionnalités proches d'un ver informatique", explique le site Secure List. Une fois qu'il infecte un ordinateur, Flame obtient diverses sortes de données stockées sur l'appareil, est capable de prendre des photographies, d'enregistrer des conversations audio et de reconnaître les mots de passe tapés par l'utilisateur.

Le mode d'infection demeure toutefois inconnu. "Nous avons des suspicions à propos de l'exploitation d'une vulnérabilité de Windows, mais nous ne pouvons pas encore le confirmer", note Secure List. L'origine de l'attaque fait également l'objet de spéculations, mais selon les experts, cités par le Washington Post, la sophistication du programme laisse penser qu'une puissance étatique a participé à son élaboration. Mais comme l'indique Secure List, "il n'y a aucune information dans le code, qui permette d'identifier une quelconque nation. Donc, comme pour Stuxnet et Duqu, les auteurs demeurent inconnus".

Après les annonces de Kaspersky, les autorités iraniennes ont annoncé avoir développé un outil permettant de suppimer ce nouveau programme malveillant.

mercredi 23 mai 2012

Leap, le contrôle de l'écran du bout des doigts


Le concept de Leap, dévoilé lundi 21 mai, par la jeune pousse Leap Motion, promet de modifier considérablement le lien entre l'homme et sa machine. Plus besoin de souris ni d'écran tactile, un simple boîtier d'une dizaine de centimètre, relié sans fil au port USB de l'ordinateur, permet de contrôler l'ordinateur. Jouer à des jeux de tir, zoomer sur une carte, ou dessiner à la volée... Les possibilités semblent infinies. Vendu 70 dollars (55 euros), Leap devrait être commercialisé entre décembre 2012 et janvier 2013.

lundi 21 mai 2012

Facebook en forte baisse

Le titre de Facebook, champion des réseaux sociaux, a entamé aujourd’hui sa deuxième journée de cotation très nettement en deçà de son prix d’introduction vendredi à Wall Street. Vers 14h GMT, le titre Facebook accentuait ses pertes et s’enfonçait de 13,68% à 33,00 dollars sur la plateforme boursière technologique Nasdaq, après une ouverture en baisse d’environ 8%.

Bien que le groupe soit valorisé à 104 milliards de dollars, la réception plutôt tiède des investisseurs montrait pour certains experts que ceux-ci ont retenu la leçon de la frénésie autour des valeurs internet. Ils veulent maintenant savoir si la popularité du réseau social aux 900 millions d’utilisateurs peut se traduire en bénéfices.

Facebook a mis vendredi sur le marché 421 millions d’actions, pour une opération à 16,02 milliards de dollars, la plus grosse pour une valeur internet, la deuxième plus grosse pour une valeur américaine tous secteurs confondus.

L’entrée en Bourse si attendue du géant des réseaux sociaux sur internet, lancé il y a huit ans dans une chambre d’étudiant d’Harvard, s’était terminée sur une déception, le titre n’ayant arraché qu’une maigre progression de 0,61% pour finir la séance à 38,23 dollars, soit 23 cents au-delà du cours d’introduction.

jeudi 10 mai 2012

Les ventes sur Internet ont bondi de 24 % au premier trimestre

Le chiffre d'affaires réalisé sur la Toile par les commerçants a atteint 11 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Si le panier moyen diminue, la fréquence des achats augmente.

Les sites de vente sur Internet ne connaissent pas la crise. Selon le bilan publié jeudi par la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad), le chiffre d'affaires réalisé sur la Toile par les commerçants, calculé selon les remontées des principales plates-formes de paiement, a encore progressé de 24 % au cours du premier trimestre, à 11 milliards d'euros. La hausse était de 20 % au cours de la même période de 2011. A périmètre constant, selon le baromètre iCE 40 qui regroupe les informations fournies par 40 sites, la croissance est de 10 % pour les trois premiers mois de l'année. La différence est nourrie par la hausse du nombre d'acheteurs sur le Web (31 millions, +11 %) et par l'augmentation du nombre de sites disponible. Il s'en est créé 18.800 au premier trimestre et on en compte désormais 104.100.


« Chercher les bonnes affaires »

Le fait marquant de la période est la baisse de 4 % du panier moyen, à 89 euros. « Il s'agit du plus bas niveau enregistré depuis 2009 », note la Fevad. Mais ce recul est compensé par la fréquence des achats. Chaque cyberacheteur en a réalisé 5 en moyenne entre le 1er janvier et le 31 mars, contre 4,4 un an auparavant. « On voit que le e-commerce sert toujours, et plus que jamais en période de crise, à chercher les bonnes affaires, et ce de plus en plus souvent », résume Marc Lolivier, délégué général de la Fevad.


Parmi les secteurs d'activité, la mode poursuit sa conquête d'Internet (+14 %). En revanche, la croissance des ventes de produits high tech et d'électroménager s'essouffle (+5 %, contre +7 % au premier trimestre 2011). Mais les sites spécialisés comme Cdiscount, ou ceux de la FNAC ou Darty, surperforment le marché qui, selon la Banque de France, a baissé de 8 % sur la période.


Au terme du premier trimestre, enfin, Amazon (12,6 millions de visiteurs uniques par mois) s'affirme comme le premier site marchand en France, suivi de PriceMinister, eBay, Cdiscount (9 millions environ) et la FNAC. Les sites de La Redoute et Darty sont respectivement septième et quatorzième.

lundi 7 mai 2012

lundi 23 avril 2012

Le cloud computing pollue-t-il la planète ?

L’informatique dématérialisée ne l’est jamais vraiment : si vos données sont stockées en ligne via le «cloud computing», elles le sont dans des «data centers» géants et énergivores. Greenpeace publie une étude assassine sur le sujet. Mis en cause, Apple a dévoilé une partie de son jeu… Une opération qui ne trompe personne, rétorque Greenpeace.
Amazon, Apple et Microsoft ont «largement recours aux énergies sales» pour leurs services dématérialisés de type cloud computing (stockage de données en ligne), a affirmé mardi Greenpeace, qui a en revanche distribué des bons points à Facebook, Google et Yahoo!.

L'organisation écologique a publié mardi un rapport dans lequel elle note les comportements des géants des nouvelles technologies dans la gestion de l'informatique dématérialisée, ces services permettant aux internautes de stocker leurs données ou programmes en ligne.

Si ces données ne sont plus stockées sur les ordinateurs ou smartphones des particuliers, elles le sont dans des «data centers qui abritent des milliers d'ordinateurs stockant et gérant toutes les données prêtes-à-consommer que nous accumulons», note Greenpeace dans son rapport. Or, ces centres de données «consomment une très grande quantité d'électricité : l'équivalent d'environ 250.000 foyers européens pour certains d'entre eux», poursuit le rapport.

«On adore nos iPhone mais ils ne doivent pas rendre les choses plus difficiles pour la planète»

Amazon, Apple et Microsoft, trois entreprises américaines, «n'accordent pas suffisamment d'attention à la provenance de l'électricité qu'elles consomment et continuent d'avoir largement recours aux énergies sales pour alimenter» ces services dématérialisés, affirme Greenpeace.

«Il ne s'agit pas de clouer (ces entreprises) au pilori, nous essayons de les pousser dans la bonne direction, a expliqué Casey Harrell, un responsable de Greenpeace. On adore nos iPhone, ils nous facilitent la vie, mais ils ne doivent pas rendre les choses plus difficiles pour la planète.»

Yahoo! et Google continuent en revanche «de montrer l'exemple», tandis que Facebook «est désormais l'ami des énergies renouvelables», selon le rapport.

Cloud computing et environnement : le cas Apple

Apple a aussitôt réagi. Via un communiqué cité par le New York Times, la firme à la pomme a précisé que le centre de données évoqué par l’organisation environnementale consommerait environ 20 millions de watts en charge maximale, «nettement moins que l’estimation de Greenpeace, qui est de 100 millions de watts».

Le défenseur de la nature souligne néanmoins que l’investissement consenti par Apple pour ce data center, soit 1 milliard de dollars sur 10 ans, aurait dû, selon les prix du marché, lui permettre d’atteindre 100 millions de watts (d’où son estimation). «Apple est certes connu pour fabriquer des appareils plus coûteux que les autres, mais si son investissement de 1 milliard de dollars ne génère que 20 millions de watts en énergie, cela donnerait une dimension vraiment nouvelle au fameux Apple premium», ironise Greenpeace.

Et de conclure : «Tout en appréciant la tentative d’Apple de fournir davantage de détails sur son iData Center de Caroline du Nord, il ne semble pas qu’ils aient dévoilé la totalité de leurs informations. Au contraire, ils paraissent chercher à ne fournir qu’une sélection d’informations afin de minimiser leur empreinte écologique sale.»

Le dossier du cloud computing et de son impact sur l’environnement n’est décidément pas clos.

dimanche 22 avril 2012

On a retrouvé le chef des Anonymous !

C'est incroyable ! Dingue ! Énhaurme ! Qui aurait pu soupçonner ?!?!

mercredi 18 avril 2012

mardi 17 avril 2012

Google pourrait lancer son service d'hébergement de fichiers.

Google pourrait lancer son service d'hébergement de fichiers. Ce système de "disque dur virtuel" pourrait être présenté dès la semaine prochaine. Le groupe du moteur de recherche pourrait proposer, dans son offre de base, 5 gigabits de stockage. Le service serait par ailleurs accessible sur plusieurs plateformes : sur PC, Mac, mais aussi sur les terminaux mobiles utilisant les systèmes Android et iOs. 

CONCURRENCE DANS LE "CLOUD"

 Avec ce système Google souhaite obtenir une part du marché du stockage en ligne, où de nombreux acteurs se sont déjà positionnés. Fondé en 2007 à San Francisco, Dropbox revendique aujourd'hui 45 millions d'utilisateurs à travers le monde. Les concurrents de Google se sont également déjà lancés dans la "bataille du cloud". iCloud, d'Apple, Cloud Drive, d'Amazon et SkyDrive, de Microsoft permettent aussi aux utilisateurs d'accéder à leurs fichiers en ligne.

dimanche 8 avril 2012

Sommes-nous prêts à affronter un tsunami solaire ?


Tout comme il y a une saison des ouragans aux Caraïbes et aux Etats-Unis, il existe une saison des tempêtes solaires, associée au cycle d'activité de notre étoile, qui grimpe à un maximum tous les onze ans. Le cycle numéro 24 dans lequel nous sommes devrait atteindre son maximum en 2013 selon les prévisions des astronomes. Après trois années (2006 à 2008) de transition très calmes, l'activité solaire monte doucement mais sûrement en puissance, comme le montrent les signaux violents enregistrés au cours des derniers mois. Illustré par la photo qui ouvre ce billet, le dernier événement date du 16 avril. Il s'agit d'une éruption moyenne associée à une grosse protubérance qui finit par éclater comme une bulle de savon et expédie une partie de son contenu dans l'espace. Une vidéo (en accéléré car le tout a pris quelques heures) est visible ci-dessous


Cette bulle, plus grosse que la planète géante Jupiter, n'était cependant pas bien méchante. En tout cas moins que l'éjection de masse coronale (EMC) enregistrée au mois de mars, qui a expédié son contenu de particules électriquement chargées droit sur la Terre. Il arrive fréquemment que le Soleil éjecte, lors d'une EMC, plus d'un milliard de tonnes de particules, à des vitesses de plusieurs centaines voire de plusieurs milliers de kilomètres par seconde. Heureusement pour nous, le champ magnétique de notre planète nous protège en déviant en grande partie ce plasma. Mais pas complètement. La magnétosphère n'est pas étanche, les particules peuvent y pénétrer et descendre jusqu'à l'atmosphère où elles provoquent les aurores boréales et australes. Pendant l'événement de mars, la haute atmosphère a ainsi reçu pour 26 milliards de kilowattheures d'énergie, soit l'équivalent de 5 % de l'électricité consommée en France en une année entière ! Une grande partie de cette énergie a été renvoyée vers l'espace et aucun dégât n'a été à déplorer.

Ce n'est pas le cas de toutes les EMC. Ainsi, en mars 1989, trois jours après avoir quitté le Soleil, un énorme nuage de particules vient, comme un puncheur, frapper la magnétosphère terrestre. Des aurores boréales se voient jusqu'au Texas. Et, surtout, des courants électriques induits par l'orage géomagnétique font sauter les uns après les autres les systèmes de sécurité du réseau électrique au Québec, laissant quelque 6 millions de personnes sans courant pendant neuf heures en cette fin d'hiver canadien. L'addition est salée : entre les réparations du réseau électrique, les protections supplémentaires qui y sont apportées et le manque à gagner de l'économie locale, la note s'élève à 2 milliards de dollars. Corollaire de l'incident, les agences spatiales ont perdu temporairement le contact avec des centaines de satellites.

Selon les astronomes, cet événement de 1989 n'est que de la petite bière à côté d'une autre tempête solaire survenue cent trente ans plus tôt. Au début du mois de septembre 1859, des aurores qu'on n'ose plus qualifier de boréales se voient dans les Antilles et jusqu'au Venezuela. A l'époque, les réseaux électriques n'existent pas et il n'y a donc pas de risque de ce côté-là. En revanche, des courants induits parcourent joyeusement les lignes du... télégraphe, faisant jaillir des étincelles aux poteaux et envoyant des décharges électriques à des employés. Les conséquences de cette EMC, au beau milieu du XIXe siècle ont somme toute été limitées. S'il se produisait aujourd'hui, le même phénomène, exceptionnel, aurait des répercussions nettement plus dramatiques. En cent cinquante ans, des réseaux de toutes les sortes se sont construits. Non seulement un tel événement mettrait à bas bien des réseaux électriques pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, mais il s'attaquerait aussi aux oléoducs et aux gazoducs en accélérant leur oxydation, il détruirait probablement des satellites ainsi que de nombreux composants électroniques de divers appareils et couperait temporairement les communications radio et toute géolocalisation. Ce dernier point n'est pas négligeable car, comme l'a fait remarquer mon confrère du Monde, Yves Eudes, dans un récent article, "les systèmes GPS jouent désormais un rôle essentiel dans de nombreux secteurs d'activités : les transports terrestres, aériens et maritimes, la gestion de conteneurs, le guidage des machines agricoles, les communications électroniques et même les banques, qui se servent des signaux satellites comme d'une horloge universelle pour dater des transactions financières au centième de seconde." Un récent rapport américain estime que, pour les seuls Etats-Unis, un tel tsunami solaire pourrait coûter la bagatelle de 2 000 milliards de dollars, soit l'équivalent de vingt ouragans Katrina. Il faudrait en outre de quatre à dix ans pour tout remettre en ordre.

Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas prêts, explique en substance, dans un commentaire publié ce mercredi 18 avril dans Nature, Mike Hapgood, qui dirige l'unité de recherche sur l'environnement spatial au Rutherford Appleton Laboratory, un grand laboratoire de recherche britannique. Pour ce chercheur, notre dépendance au réseau électrique nous rend plus vulnérables que jamais, parce qu'il n'est pas configuré pour résister à une EMC majeure : "De nombreux systèmes électriques menacés sont conçus pour résister à des événements tels que ceux que l'on a vus au cours des 40 dernières années : il est par exemple désormais requis que les nouveaux transformateurs soient capables de résister aux conditions subies en 1989. Le tremblement de terre et le tsunami japonais de l'année dernière montrent quels dangers il y a à se préparer pour faire face seulement à des événements semblables à ceux des dernières décennies. Au lieu de cela, nous devrions nous préparer pour une tempête spatiale comme on n'en voit qu'une fois tous les mille ans."

De la même manière que, grâce au développement de la météorologie, nous organisons des alertes aux orages, aux tempêtes, aux ouragans, aux crues ou aux avalanches, il faut investir dans la météo spatiale. Cela commence, explique Mike Hapgood, par mieux connaître les risques et les phénomènes. Or, si les données satellitaires d'étude du Soleil sont de plus en plus fournies, elles ne couvrent que la période récente. Des données sur l'ionosphère existent sur 80 ans et celles sur le champ magnétique ont plus de 170 ans. Le hic, c'est qu'elles existent uniquement sur papier... Il faut donc les numériser et Mike Hapgood imagine que l'on pourrait, via le web, répartir cette tâche immense entre de nombreux bénévoles, tout comme le projet Solar Stormwatch demande aux internautes de décortiquer les films des incidents solaires pris par des satellites, en suivant des instructions simples. Autre tâche, qui incombe cette fois à 100 % aux scientifiques : mieux modéliser les EMC, pour comprendre comment elles voyagent dans le milieu interplanétaire et comment elles injectent leur énergie dans l'atmosphère. Pour Mike Hapgood, les modèles existants sont comparables à ceux de la climatologie il y a un demi-siècle. Enfin, et c'est à la fois le plus simple et le plus compliqué (parce que le plus coûteux), il faut renforcer la protection des réseaux et de leurs matériels. Tout simplement parce que notre société est devenue plus vulnérable en se rendant dépendante de ces systèmes. Leurs fragilités sont nos faiblesses.

mercredi 15 février 2012

Cloud Go Back !

Ou il sera question de mettre en place un API qui rapatriera automatiquement dans l’entreprise les données envoyées dans le nuage. Un sorte de boîte noire qu’il s’agira ensuite de stocker durablement dans et hors de l’entreprise. Un telle solution, que je baptiserai Cloud Go Back ou Cloud Return into Black Box (CRIBB), pourrait être commercialisée il me semble.

Explications :

L’année dernière, traversant une passe financière difficile, Yahoo ! annoncait la fermeture du site numéro 1 de signets partagés, Delicious. Des millions d’internautes risquèrent alors de perdre les données qu’ils avaient patiemment accumulées depuis des années. Devant l’émoi suscité, Delicious fut in extremis sauvé et racheté par les fondateurs de Youtube. La semaine dernière on apprend que c’est le site Flickr, première base de donnée photographique de la planète et également propriété de Yahoo Inc. qui pourrait, pour les mêmes raisons, tomber également. Des milliers d’internautes tentent alors de récupérer leurs photos grâce à une application tierce (API) que FlickR s’empresse de bloquer pour arrêter l’hémorragie.

Depuis quelques années, les développements de l’informatique nomade (smartphones et tablettes) ont croisé les chemins de l’informatique en nuage, le cloud computing. Dans le domaine de la musique (avec les abonnements), dans celui du cinéma (avec la VOD) comme dans celui de nos usages connectés quotidiens, culminent la dématérialisation et la déportation dans le cloud de nos données personnelles, de nos documents privés, mais également des productions culturelles de sociétés entières. Trop souvent sous la forme d’un aller-simple. Combien de musées, d’universités, d’entreprises de toutes tailles, d’organismes publics, sont aujourd’hui capables d’affirmer qu’ils possèdent une copie numérique « résidente » de l’ensemble des données et informations qu’ils ont ainsi essaimé dans les nuages ?

Aujourd’hui nos disques durs servent principalement à faire tourner les applications et les programmes disponibles sur nos tablettes et nos ordinateurs ; mais nos données, notre musique, nos vidéos sont, elles, dans les nuages. L’épisode de Delicious hier et aujourd’hui la rumeur autour d’une fermeture de Flickr doivent nous alerter sur un danger passablement plus critique pour nos sociétés humaines que la seule virtualisation de nos disques durs et de leurs contenus.

Combien d’entre nous avaient été capables d’anticiper la fermeture si brutale et soudaine de MegaUpload, modèle archétypal de la consommation culturelle connectée, et responsable à lui seul de plus de 4% de l’ensemble du traffic internet ? Combien d’entre nous se sont ainsi, subitement, retrouvés à errer en quête de contenus culturels à consommer ? Non qu’il faille regretter la fermeture de Megaupload, mais plutôt y voir la preuve supplémentaire de l’absence ou de l’indigence d’une offre culturelle légale adaptée. Au lendemain de cette fermeture, un internaute écrivait sur son mur Facebook : « J’arrêterai les pratiques jugées illégales le jour où vous me direz où je peux trouver, à un prix raisonnable, toutes les séries américaines disponibles en streaming, sous-titrées en français, dans la semaine qui suit leur diffusion aux USA et non 1 ou 2 ans après. »

Est-il envisageable que Google décide de fermer YouTube et qu’en disparaissent alors les innombrables mémoires quotidiennes enregistrées, mais également l’ensemble des trésors culturels qui n’existent que sur cette plateforme ? Les millions de blogs hébergés sur Blogger peuvent-ils disparaître ? Un aléa financier pourrait-il décider les actionnaires de Google à fermer le service Google Books ? Pour toutes ces questions, la réponse est, hélas, « oui ». Or, si les CGU (conditions générales d’utilisation) de ces services leur donnent toute propriété sur nos données, elles ne les engagent pas à nous permettre de récupérer l’intégralité de nos données en cas de fermeture.

Que perdrions-nous si nous perdions YouTube ? Si Google Books fermait ? Si Flickr disparaissait ? Dans le secteur culturel des bibliothèques, pourtant si souvent caricaturé pour son immobilisme et son conservatisme, des alternatives crédibles existent. Le projet Hathi Trust rassemblant de nombreuses bibliothèques universitaires américaines est en train de créer une « copie » de la base de donnée de Google Books et des ouvrages du domaine public qu’il contient. En France, l’INA assure l’archivage de notre patrimoine télévisuel. Les bibliothèques présentes sur FlickR dans le cadre de la plateforme FlickR : The Commons ont eu l’intelligence de toujours garder la main sur les fonds iconographiques qui y sont présentés.

Mais à l’échelle du cloud, de quelles mémoires de substitution disposeront-nous demain si certains services ferment, disparaissent ou s’ils décident de basculer vers un modèle économique payant ?

On commence à parler, notamment en France, d’investissement de la puissance publique et de partenaires privés pour mettre en place une architecture de cloud nationale, comme le fut et l’est toujours l’architecture RENATER pour l’accès à internet dans l’ensemble des établissements d’enseignement. Mais les hoquets du marché, les décisions qu’ils impliqueront sur le portefeuille de services de l’oligopole qui contrôle aujourd’hui l’ensemble de nos vies connectés, n’impliquent-ils pas de se poser la question autrement que sur le simple mode de la construction d’une alternative nationale ?

En se massifiant, nos modes de consommation culturelle s’uniformisent et se déplacent presqu’exclusivement dans les services des quelques géants qui contrôlent cette architecture des nuages — principalement Amazon, Apple, Facebook et Google. Les usages sont aujourd’hui trop bien installés pour jouer les néo-luddites et partir en guerre contre la virtualisation de l’ensemble de nos possessions culturelles individuelles et collectives. On lit souvent que « le web n’oublie rien », mais le web n’existe qu’au travers des acteurs, des infrastructures et des technologies qui y sont présents.

Alberto Manguel écrivait en 2005 que « les technologies modernes nous condamnent à nous occuper d’elles en permanence. » Or les sociétés humaines ont besoin de garder la main sur la constitution de leurs mémoires. Trop peu d’entre nous s’occupent aujourd’hui du devenir des productions culturelles individuelles et collectives dans les nuages. Et personne n’a encore sérieusement envisagé l’éventualité d’une éclaircie définitive, celle d’un ciel subitement sans nuages. Un ciel d’oubli.

Il importe que chacun sache et mesure à quel point l’idée d’une mémoire numérique pérenne confiée aux seules mains d’acteurs commerciaux est une folie culturelle, et un risque majeur pour les sociétés humaines qui sont, sans mémoire commune et sans référent stable en permettant la consultation, irrémédiablement condamnées à l’errance et aux dangers de l’idéologie.

dimanche 1 janvier 2012

Contactons Nous ! Rencontrons Nous !
Fred Lamoulie
M+33(0)6.63.68.15.10
T+33(0)4.93.86.03.82


Si vous souhaitez me contacter ou me rencontrer, n’hésitez pas :